Reproduction des poissons

       LA REPRODUCTION

(extraits d’un cours : R. Sabatié-master-DAA Halieutique ; Agrocampus Ouest )

cette fonction recouvre un ensemble de composantes adaptatives de type:
> anatomiques (caractères sexuels internes et externes)
> physiologiques (cycle sexuel)
> bio-écologiques (de l’oeuf à l’adulte)
> comportementales (types de reproduction)

Ces composantes assurent la pérennité de l’espèce.

              A) LA SEXUALITE

Comment reconnaître à vue le sexe de nos captures… ?

grâce aux dimorphisme sexuel secondaire externe, mais il peut être absent (bars, mulets….)

  

  

                          SIGNIFICATION du dimorphisme sexuel

Les mâles

• combattent pour transmettre les gênes et survivre (multiplication des accouplements, mais forte variabilité du succès reproducteur)
• compétition sélective intra-sexuelle (taille-couleur-armes…) ;

Les femelles

* = prudentes dans l’acceptation de se reproduire (coût élevé de la gamétogenèse et de la maturation)
* = choisissent des traits coûteux pour les mâles, mais efficaces dans la sélection qu’elles orientent (meilleur qualité du mâle)
* = relation forte entre la génétique, les caractères sexuels des mâles et le choix des   femelles vis à vis d’une ornementation accentuée chez un « beau » mâle qui garantit sa qualité
*  elles sélectionnent donc des traits inter-sexuels

              Aspects macroscopiques de la gonade (dimorphisme sexuel ; permet la reconnaissance des sexes)

 

                  B) STRATEGIE REPRODUCTIVE

         1) MODALITE DE DEVELOPPEMENT DE LA GONADE

Tout un ensemble d’hormones sous l’action de facteurs du milieu participent de façon complexe à la maturation sexuelle et relibérées dans l’eau elles stimulent d’autres individus

               Le gonochorisme :

les individus produisent un seul type de gamète tout au cours de leur vie : nommé gonochorisme différencié ou gonochorisme primaire

  

             L’ hermaphrodisme :

 * les espèces hermaphrodites fonctionnelles produisent les 2 types de gamètes durant leur vie : cette différenciation sexuelle bien répandue touche ~30 familles et ~250 espèces !, mais aucune en eau douce

* l’inversion sexuelle résulte de facteurs de socio-dominance qui bloquent le développement sexuel des sujets dominés (un mâle ou une femelle domine un groupe d’immatures et/ou de sub-adultes et/ou des femelles ou un mâle)

* au stade femelle, l’individu dominant est plus gros et donc plus fécond ; au stade mâle dominant, l’individu plus gros, se réserve un territoire plus large, un harem important et son succès reproducteur est supérieur ; de plus, il transmet un patrimoine génétique de type « grand individu ».

                          A) l’hermaphrodisme est synchrone ou simultané, mais décalé dans le temps pour éviter l’autofécondation ; rare

  

               B) l’hermaphrodisme peut être successif

                A) Protérogynie

l’individu protérogynique est tout d’abord femelle puis mâle

  

            B) Protandrie

l’individu protandre chez la Daurade royale  est tout d’abord mâle, puis un pourcentage (80%) devient femelle l’année suivante et le processus se poursuit

 

                2) MODALITES DE DEVELOPPEMENT DES OEUFS

             A) ovuliparité

  = les femelles rejettent des ovules qui seront fécondés

             B) oviparité  

= les femelles rejettent des ovules fécondés

  

        C) viviparité aplacentaire

= embryons nourris in utéro

            D) viviparité placentaire

= embryons nourris par un placenta et un lait utérin

 

                  3) COMPORTEMENT DE PONTE

ponte collective – avec regroupements = bivalves-poissons pélagiques (ici des harengs)

ponte collective et formation d’un couple temporaire et parade nuptiale :

* les femelles chez la Morue sont sensibles aux mâles qui « chantent » le mieux et qui ont donc les plus gros muscles vibrants ! (voir ces muscles placés sur la vessie natatoire des mâles) ; l’émission des gamètes se fait au cours d’une parade sexuelle qui consiste en une montée en chandelle sur plusieurs dizaines de mètres des femelles suivies par les mâles(figure ci-dessous)

* beaucoup d’espèces se regroupent, délimitent leur territoire,  grâce à des vocalises émises en période de reproduction (le Maigre par exemple)

 

  

 

               C) STRATEGIES DE REPRODUCTION ALTERNATIVES

* elles favorisent la survie ; la sélection génétique ouvre 2 voies de reproduction dont l’une se réalise à une taille réduite

* le dimorphisme parfois spectaculaire joue un rôle de sélection d’individus de qualité = statut « social » de l’individu ; voyez chez le saumon ci-dessous, de jeunes mâles n’ayant jamais quittés la rivière et âgés de un an se mêle discrètement au couple formé d’une femelle et d’un mâle dominant de 2-3ans ou plus ; la qualité de sa descendance est similaire à celle des gros mâles

* si la survie d’un individu âgés est continuellement remise en question en mer durant 3-5 ans et la migration de 3500 km, celle des sédentaires est excellente ; la pérennité de la population repose donc sur types de reproducteur

 Ici, chez la Perche soleil 2 méthodes sont « utilisées » ! b) En périphérie des mâles dominés profitent de l’accouplement pour féconder subrepticement les ovules de la femelle du couple constitué ; c) ou alors le mâle périphérique se déguise en femelle et s’installe sans danger dans le nid !

             D) SOINS et PROTECTION DES OEUFS

            individus non-protecteurs

*  les oeufs peuvent être libérés en pleine eau ou cachés dans un nid (Vieille-Saumons-Truite)

* les oeufs adhésifs peuvent être déposés sur un support (gravier-roches-algues.. ou dans une coquille) avec défense de la ponte (gobies, Daurade grise)

  * les individus sont des protecteurs = les oeufs ou les juvéniles sont portés par l’un des adultes

donc il existe une grande richesse des comportements reproducteurs, avec ou sans soins des œufs ou de la progéniture

                  E) La qualité des oeufs s’appuie sur deux types de stratégie reproductive:

1) stratégies de colonisation (oeufs petits, larves petites qui doivent trouver immédiatement des proies adaptées à leur taille ; exemple chez les petits pélagiques comme les sardines, anchois…)

2) stratégies d’attente (gros oeufs riches en vitellus, grandes larves qui alors peuvent chasser des proies de toutes tailles ; exemple chez Gadiformes comme la Morue)