Alimentation des poissons

ALIMENTATION

  (R. Sabatié-master-DAA Halieutique ; Agrocampus Ouest ; extraits d’un cours)

le poisson doit grossir = besoin d’énergie, donc besoin constant face à une nourriture aléatoire

            > ajustement du processus à la capacité de trouver, d’ingérer et de stocker l’énergie

> cette énergie est transférée dans l’écosystème, du phytoplancton jusqu’aux prédateurs apicaux (thons-hommes) dans un réseau complexe d’interrelations proies-prédateurs

4 étapes cruciales dans l’alimentation :

 

1) Détection et repérage des proies ; relations prédateurs-proies

                A) La vision

* Chez les mollusques évolués = Céphalopodes => vision primordiale pour ces prédateurs = oeil très perfectionné  comparable à celui des mammifères !

 

* Chez les crustacés évolués comme les squilles qui sont des prédateurs leurs yeux sont extrêmement perfectionnés (elles possèdent 12 canaux d’ondes visibles contre 3 chez l’homme ! (soit la perception de 110 m couleurs contre 10 m chez nous  !)

* Chez les poissons :

                          a) adaptation à l’obscurité des grands fonds = vision scotopique

les yeux manquent  d’acuité, mais ils sont sensibles au bleu-vert des profondeurs et à la bioluminescence (474-490nm) ; vision crépusculaire développée (effets Purkinje =les rouges deviennent bleu quand le jour tombe) ; le cristallin se déplace , mais ne se déforme pas comme chez les mammifères

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et les yeux sont relativement beaucoup plus gros pour percevoir les proies dans une obscurité totale à 500-900m de profondeur !

  

  

le spectre lumineux est rapidement absorbé sous l’eau…. et il ne reste que le bleu en profondeur

b) adaptation à la lumière = vision photopique

Les cellules en cônes de la rétine = acuité forte et vision des couleurs

La lutte contre  la diffraction et l’éblouissement par renforcement du contraste est la force évolutive majeure qui a élaboré la spécialisation de l’oeil.

Présence d’une cornée jaune-orange (pigments caroténoides)  = élimine à 80% les bleu-vert parasites ; meilleure perception possible de la bioluminescence

                                                                                          les poissons voient certaines couleurs

   * et d’autres adaptations existent :

* utilisation de pigments assortis ou décalés + neutralisation de l’effet miroir de la superposition écailles chez les proies

  

Ici l’évolution renforce les contrastes sur la rétine en déplaçant les longueurs d’ondes perçues : schématiquement

> à gauche : le poisson chasse surtout  en surface ; l’arrière plan est obscurci pour au contraire » illuminer » les proies

> à droite : le poisson chasse du fond vers la surface ; les proies sont donc « ombrées » et la vision renforce cet assombrissement

 

la vision polarisante – la vision infra-rouge – la vision UV (voir photo de haut en bas) renforcent  les contrastes facilitent la capture des proies

* d’autres sens permettent aussi aux poissons de se nourrir

> la ligne latérale : grande importance (sensible aux ondes de pression)

> l’olfaction : (sensibilité 1 << 1/400 ppm) ; le poisson suit un gradient odoriférant vers la source d’émission

> cas des poissons benthiques, démersaux, pélagiques  : cryptes sensorielles  : rôle gustatif ?? placées sur la peau, sur des appendices, mais aussi en bouche et sur les arcs branchiaux qui servent de sélection et/ou de rétention pour l’ingestion

> requins ; ampoules de Lorenzini sensible aux champs électromagnétiques produits par exemple par la contraction des muscles ! (pores visibles autour des yeux)

 

             > Les organes électrogènes

* ils permettent le repérage (obstacles ou proies) dans des eaux obscures ou turbides grâce aux déformations des champs électriques

* la décharge commotionne la proie qui peut être alors capturée

 

           2) Mécanismes de capture et ingestion

L’ouverture de la bouche conditionne la sélectivité des proies et la morphologie fonctionnelle  varie selon les régimes alimentaires

                                 A) Les types de bouche

* carnivores

* omnivores

* herbivores avec de nombreuses incisives (Saupe = Sarpa salpa dessin ci-dessous)

perroquet

Le poisson perroquet « broute » le corail

* microphages  (mulets)

* planctonophages

* de fins et longs peignes branchiaux (dirigés vers l’avant) retiennent les fines particules

les différents types morphologiques limitent  la compétition alimentaire interspécifique

                                B) Ingestion (capture, trituration)

                                         1) Ingestion

> action  des dents : capture et/ou trituration = dents molariformes et pharyngiennes (carpes – carpes herbivores) + glandes à mucus et salivaires

> cas particuliers des gastéropodes brouteurs ou nécrophages ou carnassiers prédateurs

* chez ces derniers il y a présence d’une radula (normalement en forme de râpe dentée) pouvant se transformer en dard venimeux

                B) Digestion

* bol alimentaire + suc gastriques acides dans l’estomac + enzymes de l’intestin

* commence dans l’estomac : enzyme protease + (Ph 1.5<<4) + gésier postérieur
* Dans l’intestin : (Ph~7) ;  caeca pyloriques, pancréas et foie à trypsine (protéase), carbohydrases, lipase, + émulsifiants
Carnivores  = estomac large et intestin court (rapport Long. tube digestif/taille=0.4<<1.5)
Omnivores = tailles intermédiaires de l’estomac et du TD
Herbivores-planctonophages-détritivores = estomac petit et long intestin (LTD/taille= 4<<20)

C) Absorption

(passage dans le sang)

                                                             CONCLUSION

La fonction d’alimentation est permanente chez l’animal et c’est certainement la plus importante dans son cycle biologique
De multiples fonctions sont utilisées pour détecter et capturer la nourriture (sensorielles-locomotrices) et donc de multiples spécialisations évolutives sont apparues